Une odeur de fer dans l’air, des traînées pourpres sur leur passage. Une chevelure blonde, un corps fluet. De grands yeux, un petit nez. La douceur au milieu du chaos. Elle bondit, rebondit. Le Cavalier la tient par la taille, un bras enroulé autour de ses hanches tel un serpent venimeux. Il empeste. Il pue le sang, il pue la Mort. Ses larges paumes aux longs doigts fins sont posées sur le corps fragile de la belle. Il la salit.
Soudain, la monture s’arrête. Elle apparaît aussi vite qu’elle disparaît. Pauvre folle. Pauvre condamnée. Baba Yaga éphémère. Déjà, elle s’est dissipée. Déjà, le Cavalier redevient Jack. Son regard tombe sur ses mains. Deux paumes ensanglantées, deux paumes qui font naître des larmes de terreur dans ses yeux. Et ce petit corps, placé juste devant lui, porte les marques de deux mains vermeilles s’étant posées sur sa peau diaphane. « Je suis terriblement désolé ». Il bredouille.
Le tic-tac incessant a repris. Jack observe la Petite Princesse. Tristement célèbre à ses yeux, elle est une ritournelle coincée dans sa tête. Le Cavalier semble l’apprécier. Elle est la seule dont il ne tranche pas la tête, elle est la seule qu’il emporte avec lui. Et les voilà, à nouveau réunis par la tragédie. « J’ai tué. N’est-ce pas ? ». La réponse est là, sous ses yeux. Ses vêtements dégoulinent de sang.
Soudain, il se rappelle. Le Cavalier la déteste. Son réflexe premier est de l’arracher à mains nues. Jack s’en saisit donc à pleines mains et la visse sur ses épaules. Voilà, sa tête a retrouvé sa place initiale. Un rire nerveux lui échappe. « Petite Princesse, ne m’en veux pas s’il-te-plaît ».
Aiguilles rouillées
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