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 On les appelle charnelle (Crochet)

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Wendy Darling
Wendy Darling
Fairy tales are more than true:
Conteuse d'aventure, Wendy envoie valser les bonnes manières. Wendy douce, Wendy libre. Dans le froid enneigé d'une auberge protectrice. On voit parfois ses pieds gantés de roses, des arabesques mouvantes. Conteuse lorsque les lumières s'éteignent, vendeuse d'imaginaire. © : Ultraviolence. Rosie Tupper
MessageSujet: On les appelle charnelle (Crochet)   On les appelle charnelle (Crochet) EmptyJeu 8 Fév - 13:41


- Charnelle -

La glace se figeait sur les murs de sa chambre auréolée de guirlandes illuminées ; un thé dans la paume de ses mains frissonnantes, la température se haussait au négatif. Wendy, enroulée dans son écharpe, une robe d’hiver ceignant sa taille de ballerine contemplait son reflet, un double distrait, les traits tirés. De ses doigts, elle vint caresser la joue évanescente de l’image inexistante. Les paroles, simulacre d’une discussion chaleureuse grinçant entre les dents frigorifiées. L’autre n’était pas son amie, elle semblait l’ectoplasme d’un rugissement de culpabilité, au fond des ses entrailles noués par la honte. Deux mois ? Trois ans ? Combien d’heures défiler sans qu’elle puisse poser son cerveau sur sa table de chevet, sans qu’elle ne trouve les parcelles de son âme égarée ? Elle ne possédait pas de semblable capable de l’apprivoiser, de la rassurer. Elle s’était enfuie, papillon délicat dans son tissu de soie, fuyant la vie. Et le bonheur… ?

Les portes éternuèrent, les volets claquèrent. L’obscurité tamisée par les bougies allumées formèrent des ombres se mouvant entre les cloisons décorées d’ornements fleuries, des tiges arabesques tissés dans les pétales d’edelweiss. La maison crachait son venin contre les dissidents, contre les malfrats. Wendy n’avait pas hésité, son balluchon sur ses épaules, le visage pétrifié par l’angoisse, maelstrom d’émotions contradictoires. Elle se battait dans un labyrinthe de terreurs, de souvenirs insidieux tandis qu’elle avançait, courageuse vierge au regard ruisselant de sanglots de ses actes. L’auberge était devenue son amie, une gardienne protectrice lui procurant bienfaits et gâteries. La représentation idéale d’une mère berçant son héritière dans ses bras modestes. Elle arrêta de geindre d’elle-même quand elle entendit la porte d’entrée se brisant sur le parquet.

Alors elle quitta son antre, atteignit le couloir humide, croisa quelques âmes fatiguées de l’oisiveté et de leur quête d’identité pour s’immerger dans les yeux tristes de celui qu’elle tentait d’oublier. Lui, c’était le double de son agonie, l’antonyme de ses valeurs, la fascination de ses tripes étalées sur le sol enténébré de son esprit. Crochet se tenait devant elle. Glacée de stupeur, l’enfant ne fit que fixer le visage du pirate. Un faciès méconnaissable par la détresse qui suintait de ses globes faméliques. Son azur pupille se dilatait dans les méandres d’une peine inconnue, féroce, sauvage.

Sage Wendy lui prit doucement la main.
Tendrement, elle guida ses pas vers sa petite demeure.
L’obligea à s’assoir sur les draps de coton aux flocons de neige. Prépara une saveur consolante dans une tasse de porcelaine.

Elle attendit dans le silence intime de ce gynécée envahit par le masculin titan, une ombre défragmentée à soigner.      

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