hypnotising, like her deep blue eyes (crochet)

La mer se reflète dans ses yeux, calme l’ombre d’un instant, et ravageuse comme un ouragan fou, quand ses traits de porcelaine se froncent, dans une émotion négative, destructive. Elle souhaiterait quitter sa prison de verre, qui l’empêche de faire ce qu’elle veut, d’être réellement cette créature dépeinte dans les contes, une beauté inaccessible, un brin sauvage et libre, libre de tous, libre de nager dans l’eau sans sentir les chaines invisibles qui lui laceraient sa peau d’albâtre. Elle s’ait qu’elle n’est plus qu’un tas d’os et de chair, née du divin, sans âme, pourtant capable de ressentir comme le fond les humains. Son âme ne lui appartenait plus, elle l’avait échangée contre sa voix, destinée à errer seule, l’amour ne pouvant pas l’atteindre, pauvre fruit empoisonné, si goûteux et si létal à la fois qu’elle ne saurait garder quelque chose. La jolie nymphe aurait préférer qu’on enferme cette humanité qu’elle ne peut éteindre, parce que la clé ce sont les émotions. Elle est devenue un objet, de convoitise, pour tous ceux qui pose leurs rétines sur son corps de femme et de poisson, un hybride, un monstre anormal, avec un visage de poupon. Elle qui rêvait de fouler la terre de ses pieds, ne souhaitent plus le faire à présent, don donné par la curiosité qu’elle ressentait, accordée car trop naïve pour savoir les conséquences, trop innocente pour voir le mal, pour le discerner. Ce n’est pas le liquide bleu qui recouvre les terres qui est sa maitresse, non, c’est cet être qui la contrôle, comme un grand marionnettiste, pourtant elle ne s’en plaint jamais, ne mordant jamais la main qui la battait, la nourrissait. Elle pourrait lui révéler sa nature profonde, il ne l’a connait que trop peu, elle voudrait l’entraîner dans les bas-fonds, dans sa grotte. Comme empreint d’une certaine nostalgie, la créature d’or se met à faire trembler ses cordes vocales, dans une mélodie douce et enivrante, qui ne sort pas de la tête de celui qui l’entends, entêtante et qui s’infiltre dans le siège de la pensée sans aucun signe de défense, la laissant entrer de bon cœur. On ne pouvait pas l’empêcher de chanter, son chant était si délicieux, parfois elle ne chantait que pour lui, à sa demande. Alors elle s’exécute comme une machine. Elle sait qu’elle ne représente rien, qu’un vulgaire instrument à utiliser jusqu’à épuisement, jusqu’à qu’il soit inutilisable, ou bien jusqu’à qu’il soit lassé d’elle. Car il le sera c’est évident et peut-être que ce jour-là, elle pourra sentir les rayons de soleil s’égarer sur son épiderme, comme celui qui brillait en ce moment même. La petite sirène ne le voyait plus  comme avant, elle était devenue groupie de cet astre qu’elle idolâtrait lorsqu’elle le voyait, sentait sa chaleur lorsqu’elle nageait. elle s’appuie un instant le sur rebord de son aquarium, afin d'entendre le chant des mouettes qui lui répondent. quelques mèches de sa longue chevelure ornent son visage de poupon, tandis que ses deux billes scrutent le moindre mouvement, entendant les marins travailler.